Nos invités sont
Arona, sénégalais et
Farida, algérienne, tous 2 membres actifs
du
Collectif des sans-papiers, et
Patrick, militant de l'association AC !
qui participe au
Collectif De Soutien Aux Sans-Papiers.
Nos sociétés modernes ont la sale habitude ont la sale habitude de déshumaniser les êtres.
En les rangeant par exemple dans de petites catégories.
Les couches les plus pauvres de la population ne sont même plus considérées
comme une classe sociale, qui pourrait, unie, réclamer justice et respect.
Ainsi des smicards, des RMIstes, CES et autres...
Plus bas encore dans l'échelle sociale, les SANS-PAPIERS.
Expression atrocement réductrice qui frappe de son sceau d'infamie des femmes,
des hommes, des enfants, exilés, réfugiés, maltraités, que notre pays
est bien content d'exploiter économiquement mais auxquels il refuse obstinément toute dignité.
La réalité des SANS-PAPIERS est multiple : au Havre comme ailleurs,
ils viennent d'Afrique, d'Asie, des pays de l'est.
Certains sont des demandeurs d'asile persécutes dans leur pays
(c'est le cas de nombreux Algériens), certains fuient tout simplement
la misère de leur pays d'origine (une misère largement entretenue
par les pays riches qui pillent les ressources locales).
De nombreux asiatiques paient très chers pour venir en France
(leur passeport confisqué par des passeurs maffieux) et bossent ici
comme des damnés pour rembourser leurs frais de voyages.
De nombreuses jeunes filles sont tout simplement kidnappées et prostituées
par les mafias russes ou albanaises. On a tous croisé hélas
de ces jeunes roumains, dont l'alternative est simpliste : vivre
sur une décharge dans leur pays ou mendier dans nos rues (ou l'inverse).
Toutes catégories pourchassées avec ardeur et visibilité
par la police de Sarkozy comme elles le furent avec zèle
mais moins ouvertement par celle de Chevènement.
Avec Arona, Patrick et Farida nous essayons de démêler les écheveaux
de la réalité complexe des SANS-PAPIERS et des nombreuses
embûches administratives sur leur route : nous tâchons de comprendre
ce qui se cache derrière d'autres sigles plus ou moins barbares comme l'OFPRA,
ce qu'est un "regroupement familial ", une demande d' "asile territorial".
On entend aussi ce qui se dit si peu, si bas, si mal : les personnes
dont il s'agit travaillent, paient des loyers, consomment,
paient des charges sociales, des impôts... bref contribuent largement
à la richesse de cette société qui les rejette ou les ignore avec tant d'indifférence !
Le Collectif des Sans-Papiers du Havre a organisé en avril une
marche
entre le Havre et Rouen qu'ils racontent au micro de R.A.P.
Ils préparent également de nombreuses manifestations pour la rentrée dont
nous vous tiendrons au courant.
Quelques polars havrais sur ce thème :
Philippe HUET : " Cargaison mortelle " et " La nuit des docks "
Dominique DELAHAYE : " Le perroquet bleu " (lire aussi " Droit dans le mur ",
son dernier recueil de nouvelles noires)
Quelques sites :
Le site historique des
Africains sans papiers de Saint-Ambroise,
aujourd'hui remplacé par un
nouveau site coopératif sur les
sans-papiers et l'immigration
ZPAJOL :
liste sur les mouvements de sans papiers
Le site des
Sans papiers Rouen et agglomération :
Droits Devant, association de lutte pour l'égalité des droits, contre la précarité et les exclusions :
Droits devant
Contact du collectif des sans papiers du Havre :
Collectif des Sans Papiers du Havre
c/o AC !
97, rue Michelet
76600 Le Havre
Tél/fax : 02.35.19.00.79
(Emission enregistrée à l'Apple Pie le 10 juin 2003)